Ce sont les vacances pour Alfonse et sa famille. Il part avec sa femme Josette, ses enfants adolescents, et sa belle-mère surnommée Mémé Cornemuse  » »parce qu’elle a un faible pour les Ecossais – ça la fait fantasmer qu’ils ne portent pas de culotte » ». Cette dernière voyage dans la caravane, accrochée à la voiture bien-aimée de son gendre. Dès le départ, les ennuis s’accumulent (vol de l’argent des vacances, décrochage de la caravane…) et l’histoire glisse lentement vers le grand n’importe quoi.

J’ai bien aimé les premiers chapitres du roman car le ton est détonnant et que ça change. On n’a pas vraiment l’habitude de ce style en littérature. Mais assez vite, on se demande comment va finir ce récit qui tombe dans la facilité même si les qualités d’écriture sont plutôt présentes. Tout le monde tue tout le monde, la démesure est reine et on s’interroge sur le message qu’a voulu faire passer l’auteur. J’ai souri devant certains bons mots, certaines observations très justes :  » »Tu peux pas avoir tout juste quand t’as pas d’amour » », » « Elle rêve à nouveau de partir à l’aventure, de traverser les océans avec Di Caprio sur le Titanic. Et tant pis s’il coule. Vaut mieux faire naufrage avec Leonardo que de rester le cul sur la plage avec un péquenot » ». Mais j’ai vite été agacée par la vulgarité employée par l’auteur. Un peu, pourquoi pas, cela donne un ton et un point de vue, mais il faut savoir doser.

Quand j’ai vu tous les gens célèbres qui se sont exprimés sur ce livre et dont les propos sont rapportés avant la page de titre, je me suis dit que c’était un peu suspect de convoquer tout ces avis, comme pour se justifier et prouver que des tas de personnes avaient aimé avant nous, donc que forcément, toi petit lecteur lambda, tu ne pourrais qu’apprécier toi aussi.

Je reproduis ici un passage qui parle de livre et de lecture :  » »En taule […]. Y en a qui bouquinaient. Pas lui, il a jamais aimé les livres. C’est rempli de conneries, tout ça. Les gens écrivent ce qu’ils pensent de la vie alors qu’ils ne vivent rien. » »

Nadine MONFILS, Les vacances d’un serial killer, Pocket, impr. 2012, 252 pages