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Archives quotidiennes : 31 juillet 2012

Hier soir, ma copine Murielle et moi sommes allées voir Jane Eyre au cinéma. Nous étions quelque peu mélancoliques, car les deux salles d’art et essai de la ville vont fermer définitivement la semaine prochaine pour laisser place à un centre des congrès. Horreur et damnation. C’était pour nous la seule possibilité de visionner des films en version originale. Moi qui milite pour voir les films dans leur langue d’origine, je me demande où je vais pouvoir me rendre pour satisfaire cette exigence. Surtout que dans ce cas précis, visionner le film en français aurait été un non-sens absolu.

Mais reprenons depuis le début. J’avais très peur de ce que j’allais découvrir car j’étais plutôt satisfaite de la version précédente signée Franco Zeffirelli avec William Hurt et Charlotte Gainsbourg. Il faut dire que j’avais 13 ans quand elle est sortie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette version-ci est à l’opposé de la première, et c’est tant mieux. J’ai été absolument subjuguée par ce film, d’un bout à l’autre. La réalisation est soignée, la prestation des acteurs est incroyable, notamment celle de Mia Wasikowska, qui est LA Jane Eyre parfaite que l’on a tous dans la tête. La musique de Dario Marianelli accompagne merveilleuse l’action, elle a eu le même effet sur moi que la bande originale de Bright Star, de Jane Campion. Les jeux d’ombres et de lumière rendent l’atmosphère si particulière des demeures anglaises isolées durant l’hiver. J’en reviens à mon idée de départ, qui était de dire que voir ce film en version originale est une absolue nécessité. Le phrasé des acteurs est pour moi un vecteur d’émotion et ici, l’anglais et son phrasé donnent une dimension encore plus intense aux propos des personnages.

Ma seule retenue irait à Michael Fassbender qui interprète un Rochester trop beau pour être vrai. Je trouve que William Hurt avait cette aspérité sur les traits du visage qui faisait de lui l’incarnation du Rochester de Charlotte Brontë. Michael Fassbender est un très bon comédien, son interprétation m’a beaucoup touchée, l’intensité de son regard rend sa présence bien réelle à l’écran, mais je m’imaginais un Rochester est plus brut, plus dur, il s’attendrit vite ici.

Je vous encourage vivement à vous précipitez dans la salle de cinéma la plus proche de chez vous pour voir ce magnifique film signé Cary Fukunaga. Courez, Léontine’s readers, courez…