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En 1938, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Bénédicte Drot entre au service des Treives en tant que gouvernante. Elle devra gérer le fonctionnement de cette maison bourgeoise du XVIIème arrondissement de Paris, dont les habitants sont des marchands d’art juifs, ce qui lui pose un problème de conscience dans la mesure où elle est issue d’une famille catholique, conservatrice et militaire.

J’ai été attirée par ce texte car il a été adapté pour la télévision il y a quelques années. Le rôle titre était interprété par Louise Monot, une actrice que j’aime beaucoup. J’avais un peu relégué ce roman dans les tréfonds de ma mémoire, mais en rangeant les rayonnages de la médiathèque un dimanche après-midi, je suis tombée en arrêt devant ce titre avec l’envie de le lire, enfin.

Vous serez d’accord avec moi, il est toujours gênant de lire un roman après en avoir vu l’adaptation. J’aime bien visualiser les personnages et forcément, Mademoiselle Drot avait les traits de Louise Monot et Madame Treives ceux de Mélanie Bernier. Une fois cet obstacle passé, j’ai savouré ma lecture car l’écriture d’Hélène Millerand est très belle, elle coule, limpide et n’est jamais heurtée, même quand les personnages sont dans la tourmente. A bien des égards, l’héroïne n’est pas quelqu’un que j’aurais aimé avoir pour amie : elle a des idées bien arrêtées sur la religion, sur ce qu’il convient de faire ou pas, sur qui sont les gens biens (certainement pas ses patrons en tout cas, au prétexte qu’ils sont juifs). Elle n’éprouve aucun sentiment pour sa fille alors qu’elle vénère le fils de ses patrons et est prompte au jugement. Mais elle est solide comme un roc, elle traverse toutes les tempêtes sans jamais s’écrouler. On peut s’appuyer sur son épaule solide pour se sortir de n’importe quelle situation.

J’ai beaucoup aimé ce roman très court (158 pages) même si je regrette d’avoir vu l’adaptation télévisée avant de le lire. On y découvre un destin de femme brisé qui essaie de tracer sa route parmi les hommes dans une France à la croisée des chemins. A découvrir, donc.


Le roman débute dans l’Angleterre des années 50. Emily et Olivia deviennent sœurs au remariage de la mère de l’une et du père de la seconde. De cette histoire d’amour naîtra Rosie, seule enfant ayant Mo et Pa en commun. Rosie va faire de la vie de ses demi-soeurs un enfer, de l’enfance à l’âge adulte.

J’ai dévoré ce court roman ce week-end, car j’ai adoré l’écriture de Willa Marsh, que je lisais pour la première fois. Evidemment, il faut y voir un récit caustique et ne pas prendre l’histoire au pied  de la lettre, car cela pourrait paraître extrêmement malvenu, mais en mettant de la distance, en ne transposant pas la situation à sa propre fratrie, on se régale de l’histoire de ces trois femmes que la vie malmène. On adore détester Rosie, on est complice de Mo qui cache sa flasque sous ses draps quand le médecin arrive, de peur qu’on la mette dans une maison pour « vieux » au lieu de la laisser finir ses jours dans sa maison. On a envie qu’enfin la vie soit plus douce pour Emily et Olivia, après tant de tourments. Et on ne peut s’empêcher de sourire quand vient le point final, devant ses vieilles dames indignes, dont la filouterie n’a d’égal que le charme.

Un très bon moment de lecture, une auteur que je recommande chaudement et que je relirai puisque j’ai aussi dans ma PAL Meurtres au manoir.

Willa MARSH, Meurtres entre sœurs, Le livre de poche, 2011, 252 pages.


Dans ce roman, il est question de deux être écrasés de solitude : Franck, qui a perdu son frère Alexandre, qui n’a pas parlé à ses parents depuis dix ans, qui vit seul à Paris, et Louise, qui a une situation professionnelle précaire, qui vit seule elle aussi, mais à Clermont-Ferrand. Alexandre était son compagnon. En plein été, ils vont se retrouver à la ferme, chez les parents de Franck, chez ceux que Louise considère toujours comme ses beaux-parents.

J’ai reçu ce livre  dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire de Price Minister (si vous cliquez sur ce lien, vous arrivez sur la fiche produit du livre). J’avais choisi ce titre après avoir vu Serge Joncour chez François Busnel et sa Grande Librairie. Il parlait très bien de son livre, ce qui m’a donné envie de le  lire. Je tiens à souligner que dans la même émission était présent Olivier Adam et que lui aussi donnait très envie de lire son roman. Mais je l’avais déjà lu… Comment ça, ça n’intéresse personne ? Une occasion de citer mon auteur chouchou est toujours bonne à prendre.

Revenons à nos moutons. Enthousiasmée par le dialogue entre le beau gosse de la littérature et le spirituel auteur barbu, je m’apprêtais à passer un très bon moment de lecture. Si j’ai été séduite par l’écriture, l’histoire, elle, m’a laissée sur ma faim. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer ce roman avec Les Lisières, d’Olivier Adam (pas taper, pas taper). Il y a là aussi le retour du fils chez ses parents après avoir déserté, le rapport au frère, à la filiation en général : « Le dernier-né dans une famille c’est souvent le préféré, parce que c’est celui qui fait croire aux parents que le temps ne passe pas, qu’il y aura toujours de l’enfance à pousser derrière eux, il entretient en eux cette illusion de jeunesse, alors qu’en regardant l’aîné ils se sentent déjà vieux. » (p. 100). De plus, le côté social du travail, la précarisation des salariés, sont ici aussi abordés.

Au jeu de la comparaison, j’ai préféré Les Lisières, même si encore une fois, l’écriture est vraiment sensible et subtile. Certains passages m’ont même pas mal chamboulée : « Ne pas avoir d’enfant, c’était se condamner à rester l’enfant de ses parents. Passé quarante ans, si l’on a toujours pas de môme, il est sans doute impossible de s’émanciper de sa propre jeunesse, de s’en dégager définitivement, de devenir autre chose pour ses parents que leur enfant. » (p. 145)

Un point reste à éclaircir : le titre. Je n’ai pas compris, mais sans doute ma compréhension était-elle émoussée, comment Serge Joncour avait choisi ce titre pour son roman.

Une fois n’est pas coutume, je donne une note à ma lecture, 14/20.

Serge Joncour, L’amour sans le faire, Flammarion, impr. 2012, 320 pages.


Lu dans le cadre du BIG challenge.

Depuis quelques semaines, des jeunes femmes se font agresser au couteau le lundi à 18 heures. Deux sont déjà mortes et une troisième est à l’hôpital, entre la vie et la mort. Pendant que la police enquête et cherche à établir un lien entre les trois femmes, l’ange gardien de Carole, la troisième victime, lui fait revivre toutes les situations qu’elle a vécu qui aurait pu lui créer des ennemis. Et on peut dire qu’elle n’en manque pas…

Mi-enquête mi-livre pour filles, ce roman ne m’a particulièrement emballé. Je m’attendais à sourire plus. Je n’ai éprouvé aucune empathie pour le personnage de Carole car plus on en apprend sur elle, plus on se dit qu’elle a bien cherché ce qui lui arrive. On se demande même comment ce n’est pas arrivé plus tôt. La seule qui attire un peu de sympathie, c’est Daphné car elle a réellement des raisons de vouloir se venger (je ne vous dis pas de quoi mais les premières pages révèlent le pourquoi du comment).

Je vous livre un passage à la limite du caricatural mais pas très loin de la réalité : « Elle a peint des assiettes, des verres, des vases, elle a sympathisé avec des architectes d’intérieur, des commerçants, des gens normaux, elle a retapé des maisons, des granges mais, dans le regard des Bretons, elle restait toujours cette fille bizarre, la recluse qui vivait dans une maison où tout le monde était décédé, son père, sa mère et sa soeur. La baraque devait être hantée, racontait-on au village. Ca ne devait pas le déranger, elle devait être un peu sorcière, la rouquine… préférait vivre avec ses morts qu’avec les vivants. On racontait que son chef de rayon au magasin l’avait draguée et qu’elle lui avait fracassé un vase sur la tête. Pas très conviviale, la claquemurée. Et puis elle ne venait jamais au Fest-noz, ni à la pêche aux moules et ne mangeait pas de crêpes. Non, elle était étrange. Pas d’amis, pas de petits copains, de temps en temps, on la voyait assise en tailleur face à la mer, quand les pêcheurs rentraient, elle s’en allait… » (p. 191-192)

Amis lecteurs, si vous avez d’autres titres dans votre PAL, ce dont je ne doute pas, passez votre chemin, cette lecture n’a rien d’indispensable, tout juste est-elle divertissante.

Isabelle Alexis, Comme dans un film noir, Flammarion, impr. 2011, 391 pages


LU dans le cadre du Big Challenge – 470 pages pour le S.T.A.R.

Grace Flowers est une jeune femme de vingt-six ans à l’aise dans ses baskets. Elle est agent immobilier à Londres, elle est avec le même petit ami depuis dix ans, elle est propriétaire de son duplex et a des amis fidèles, notamment sa meilleure amie Wendy. La seule ombre au tableau est la relation tendue qu’elle entretient avec sa mère depuis la mort de son père, dix ans auparavant. Le jour où commence le roman, Grace s’attend à être promue chef des ventes, mais un bellâtre lui vole ce poste. Ensuite, rien ne se déroulera comme prévu…

J’ai été assez séduite par ce roman qui paraît léger mais aborde des thèmes tels que le deuil et l’avortement. Le personnage de Gracie est bien brossé, j’aimerais bien être sa copine car elle est d’un optimisme à tout casser. Ca ferait un équilibre entre nous deux ! Les personnages sont assez caricaturaux, mais on s’attache à eux et on a envie qu’il leur arrive le meilleur. Certains passages sont même franchement hilarants car Gracie est assez « rentre dedans » ce qui la met parfois dans des situations cocasses. La fin est cousue de fil blanc, certes, mais je suis prête à tout pardonner à ce livre qui fait du bien et qui m’a fait passer un bon moment de lecture, divertissant en tout cas.

Cet ouvrage est paru sous un titre différent chez Plon, Marilyn, Elvis, le prince William et moi. Personnellement, et une fois n’est pas coutume, je préfère l’édition France Loisirs.

Lucy-Anne Holmes, Ca déménage, France Loisirs, impr. 2012, 470 pages


LIVRE LU dans le cadre du BIG CHALLENGE

Evelyn est une femme de 48 ans qui s’ennuie dans sa vie telle qu’elle est. Tous les dimanches, elle accompagne son mari, Ed, à la maison de retraite Rose Terrace de Birmingham, pour rendre visite à sa belle-mère. Elle ne reste jamais longtemps dans la chambre de la vieille dame et préfère grignoter des confiseries dans le salon de la maison de retraite. Un dimanche, elle fait la connaissance de la Ninny Threadgoode, une résidente, qui lui raconte sa jeunesse à Whistle Stop, un village d’Alabama perdu au milieu de nulle part, seulement traversé par une ligne de chemin de fer. Grâce à Ninny, nous faisons la connaissance de la famille Threadgoode au complet, et plus particulièrement d’Idgie, jeune femme au caractère bien trempé. Elle égrène ses souvenirs à partir de 1929 et de la Grande Dépression jusqu’aux années 1970.

COUP DE COEUR !

J’ai adoré ce roman, et cela faisait un moment que je n’avais pas ressenti une telle envie de me replonger dans ma lecture dès que je le pouvais.

J’ai ri, espéré, pleuré, avec tous ses personnages et, tout comme Evelyn, j’étais impatiente d’entendre encore les histoires de Ninny. Je me suis aussi attachée à Evelyn, j’avais tellement envie qu’elle prenne son destin en main ! Les femmes ont une place prépondérante dans ce roman, c’est elles qui prennent les décisions, qui se montrent fortes quand il le faut, qui s’insurgent contre les injustices faites aux minorités. Les sauts dans le temps ne m’ont pas du tout gênée, au contraire, et même s’il y a beaucoup de personnages, on s’y retrouve très bien car ils ont chacun un trait de caractère qui fait qu’on ne peut pas les oublier.

Un film a été adapté de ce livre, qui porte le même titre. Je pensais l’avoir dans ma DVDthèque, mais non, alors comme je travaillais ce dimanche, j’ai cherché à la médiathèque et je l’ai emprunté pour le regarder ce soir. Je pense que je ne retrouverai pas la saveur du livre mais sait-on jamais ? Une agréable surprise est si vite arrivée…

Fannie Flagg, Beignets de tomates vertes, J’ai lu, impr. 1999, 475 pages


LIVRE LU dans le cadre du BIG CHALLENGE

Nicolas Le Floch quitte sa Bretagne natale pour Paris, afin d’y prendre un poste de commissaire au Châtelet, sous les ordres de M. de Sartine, lieutenant général de police. Rien ne prédestinait cet enfant trouvé, élevé par un chanoine, sous la protection de son parrain, le Marquis de Ranreuil, à briguer un tel emploi. Il était jusque là clerc de notaire à Rennes et pensait y finir ses jours. Après un apprentissage chez M. de Noblecourt, il est chargé d’enquêter sur la disparition d’un autre membre de la police de M. de Sartine, le commissaire Lardin.

J’aime beaucoup les polars historiques, et comme j’ai acheté plusieurs titres de plusieurs séries, je me suis dit qu’il était plus que temps d’en commencer une. J’avoue que j’ai choisi Nicolas Le Floch parce que j’ai vu les épisodes de la série télévisée diffusée sur France 2 (à raison de deux ou trois par an ?). J’avais en tête l’image de l’acteur Jérôme Robart, qui incarne Nicolas à l’écran, qui me paraît assez bien choisi pour son espièglerie et sa droiture d’esprit.

J’ai plus apprécié le côté historique que l’aspect policier, parce que l’enquête est assez classique, mais transposée sous Louis XV, dans les geôles de la Bastille et du Châtelet, c’est tout de suite plus intéressant ! J’ai apprécié de me promener dans le Paris du XVIIIème siècle, et j’ai d’ailleurs appris que mon adresse parisienne était située dans un faubourg et non dans l’enceinte de la capitale. J’aime beaucoup la tournure des phrases, le vocabulaire utilisé, qui nécessite des notes à la fin du roman. D’ailleurs, vu que les notes ne sont pas longues, j’aurais préféré qu’elles soient en bas de page, cela m’aurait évité de couper ma lecture et d’aller chercher la bonne note à la fin du livre. Mais le désagrément est minime, et j’ai bien aimé cette lecture. Il me reste trois tomes à découvrir avant de courir en librairie pour acheter la suite… On ne se refait pas, n’est-ce pas ?

Jean-François Parot, L’énigmes des Blancs-Manteaux, 10/18, impr. 2001, 371 pages

 


Chose promise, chose due : je vous avais promis de revenir rapidement, me voilà !

Encore un challenge, me direz-vous, et vous aurez raison : oui, mais un challenge à ma sauce puisque concocté par moi, pour moi (ou plutôt pour faire baisser ma PAL de façon drastique. En tout cas, essayer). Non pas que la mysanthropie m’ait soudain rattrapée, mais je ne veux pas imposer ce challenge à qui que ce soit dans la mesure où il a été établi par rapport à ma PAL à moi, qui n’est celle de personne d’autre.

J’ai choisi tout d’abord de lire des séries que j’ai commencé par ailleurs ou non, en me disant que de cette façon, je serai baignée dans un suspens qui me donnera envie de lire, lire, lire… et aurait deux effets bénéfiques : m’empêcher d’acheter de nouveaux titres, et surtout, FAIRE BAISSER MA PAL. Les heureux candidats retenus sont :

  • Michèle Barrière : Souper mortel aux étuves, Meurtres au potager du Roy, Les soupers assassins du Régent, Meutres au café de l’Arbre Sec
  • Janet Evanovich : Deux fois n’est pas coutume, A la une, à la deux, à la mort, Quatre ou double, Cinq à sexe, Six appeal, Septième ciel, Le grand huit, Flambant neuf
  • Claude Izner : Mystère rue des Saints Pères, La disparue du Père-Lachaise, Le carrefour des écrasés
  • Yves Josso : La noyée du pont des Invalides, Les captifs de Cornouaille, L’assassin des cathédrales
  • Jean-François Parot : L’énigme des Blancs-Manteaux, L’homme au ventre de plomb, Le fantôme de la rue Royale, L’affaire Nicolas Le Floch
  • Sarah Strohmeyer : Bubbles se lâche, Bubbles coupe les cheveux en quatre, Bubbles s’enflamme

Puis, j’ai décidé de lire tous les livres de certains auteurs présents dans mes bibliothèques. Avec toujours pour les mêmes objectifs que ci-dessus. Les heureux élus sont :

  • Jane Austen : L’abbaye de Northanger, Mansfield Park, Persuasion, Lady Susan
  • Diana Gabaldon : La bûcher des sorcières, Le talisman, Les flammes de la rébellion, Le voyage, Les tambours de l’automne, La croix de feu, Le temps des rêves, La voie des songes, La neige et la cendre, Les grandes désespérances
  • Lauren Henderson : Pretty boy, Déchaînée, Tatouage à la fraise, Y’en a marre des blondes, L’indispensable petite robe noire
  • Charlotte Link : Le soupirant, Illusions mortelles, La dernière trace, Les roses de Guernesey tome 1 : Le fardeau du passé, Les roses de Guernesey tome 2 : La brume se lève
  • Cathy Kelly : Sous une bonne étoile, Retour à Dublin, Pour le pire et le meilleur, Doux remèdes pour coeurs brisés

Enfin, j’ai établi des thèmes et pour les illustrer, j’ai choisi trois titres à lire. Les heureux nommés sont :

  • Couleur : Comme dans un film noir d’Isabelle Alexis, Bleu de chauffe de Nan Aurousseau et Beignet de tomates vertes de Fannie Flagg
  • Prénom : Melissa et son voisin de Meg Cabot, Alex de Pierre Lemaître et Les deux vies de Charlotte Merryweather d’Alexandra Potter
  • Animal : Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee, De l’eau pour les éléphants de Sara Gruen et Les vaches de Staline de Sofi Oksanen
  • L’auteur qui vient du froid : La cité des jarres d’Arnaldur Indridason, Petits suicides entre amis de Arto Paasilinna et La maison en pain d’épices de Carin Gerhardsen
  • Cinéma : Expiation de Ian McEwan, Mon petit doigt m’a dit d’Agatha Christie et Les âmes grises de Philippe Claudel
  • Classique : Un chant de Noël de Charles Dickens, Farces normandes et parisiennes de Guy de Maupassant et La vie devant soi de Romain Gary
  • Aux origines de ma PAL : Le non de Klara de Soazig Aaron, Zapping de Didier Daeninckx et Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb
  • Dans la guerre : Deux femmes à Paris de Nine Moati, Dora Bruder de Patrick Modiano et Tout autour des Halles, quand finissait la nuit de Gérard Landrot
  • Angleterre : Un jour de David Nicholls, La vie, l’amour de Josie Lloyd et Emlyn Rees et Ca déménage de Lucy-Anne Holmes
  • Paradis ou enfer : Prochain arrêt le paradis de Melissa Bank, Enfer et best-seller de Bridie Clark et Chez les anges de Marian Keyes
  • Vieillesse : Bons baisers de Cora Sledge de Leslie Larson, L’étrange disparition d’Esme Lennox de Maggie O’Farrell, Des adhésifs dans le monde moderne de Marina Lewycka
  • Et l’humour dans tout ça ? : Meurtres entre soeurs de Willa Marsh, Malavita encore de Tonino Benacquista et Prenez soin du chien de J.M. Erre
  • Un peu de romance dans ce monde de brutes : Tu m’aimes toujours ? d’Emily Giffin, La nouvelle vie de Sophie S. de Lolly Winston, Très chère Sadie de Sophie Kinsella
  • Et si on jouait à se faire très peur ? : Le sang des pierres de Johan Theorin, La chambre des morts de Frank Thilliez et Enfant 44 de Tom Rob Smith

Le programme est chargé ! 95 titres pour un total de 36736 pages. Gloups… Mais je ne me donne pas une date limite pour accomplir ce défi à ma procrastination légendaire, je voudrais surtout prendre du plaisir.

Je ferai un point d’étape régulièrement, et je vais créer une page pour ce challenge pour ne pas alourdir la colonne de droite. Je ne sais pas comment faire un logo, donc il n’y en a pas ! Juste un nom : le BIG challenge.


Comme je le pressentais, la rentrée fut compliquée. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, juste expliquer pourquoi je n’ai rien publié ces derniers jours, ces dernières semaines. Pas envie, juste besoin de me recroqueviller, de passer du temps à ne rien faire, rêvasser avant de retourner à ma réalité : travailler plus pour aucune reconnaissance. Le travail me bouffe, je ne supporte plus rien venant de cet environnement-là. Je n’ai même plus le courage d’aller au cinéma le samedi soir après le travail, j’ai donc renoncé à aller voir Le magasin des suicides selon Patrice Leconte. Juste la force de me traîner à une conférence dimanche après-midi sur l’effervescence musicale à Londres au XVIIIème siècle. Passionnant, mais à la fin, je me suis fait houspiller par une vieille dame parce que je me suis rongé les ongles pendant la conférence (2h30 la conférence), et que j’ai donc (je cite) happé son regard. Marre. Laissez-moi respirer. Et me ronger les ongles en paix si ça me détend.

Heureusement, parmi les nuages il y a un rayon de soleil, je ne travaille pas samedi, je peux donc rentrer dans ma famille et tous ensemble, nous allons écouter Olivier Adam, « mon » Olivier, lors d’une rencontre aux Champs libres à Rennes. Vivement ce soir.

Pour me changer les idées, j’ai parcouru les blogs, les forums, les pages Fac*bo*k des accros de lecture, et j’ai succombé à l’envie de participer à un challenge, celui de The French Book Lover qui s’intitule :

Je vous fais part du « règlement » établi par The French book lover :

Il durera pour l’instant un an, soit jusqu’au 10 septembre 2013. Mais il pourra être reconduit après cette date.

Le principe en est simple: chroniquer tous les supports (romans, bandes dessinées, mangas, documentaires, films, séries télévisées….) où les domestiques ( majordome, valet, bonne, gouvernante mais aussi pourquoi pas espion…) jouent un rôle primordial. A chaque fois que vous publierez un billet, n’hésitez pas à me le signaler sur cette page et je mettrai un lien vers votre blog.

Je vous laisse choisir votre niveau parmi ces différentes catégories:

Jeeves: 2 à 5 documents

Mrs Hudson: 6 à 9 documents

Jane Eyre: 10 à 14 documents

John Bates: 15 documents et plus

J’ai choisi la catégorie Jane Eyre, mais je n’ai pas établi de liste définitive de mes lectures et de mes films. Mes premières idées vont vers Nounou de Michel Jeury, Une femme de ménage de Christian Oster, Un coeur simple de Gustave Flaubert, Gosford Park de Robert Altman, Les blessures assassines de Jean-Pierre Denis et Petits meurtres en familled’Edwin Baily. J’ai déjà lu pas mal sur le sujet car une partie de mes textes pour le bac de français était sur « Maîtres et valets », et que j’ai replanché là-dessus en fac de lettres. Je ne veux pas non plus alourdir ma PAL en achetant des ouvrages ou des DVD, mais bien faire baisser ma PAL grâce à ce challenge. Je me laisse donc encore le temps de la réflexion pour établir une liste définitive. Avez-vous des titres à me suggérer ?

N’hésitez pas à vous rendre sur le blog de The French book lover, si vous êtes intrigués par son challenge.

A bientôt, c’est promis, chers Léontine’s readers !


Juliette a 29 ans, elle élève seule sa soeur Alice, 15 ans, et son fils Adrien 10 ans. Ils vivent à Paris, mais cette vie ne satisfait plus Juliette, toujours pressée, toujours stressée. Alors, quand elle est licenciée du journal pour lequel elle travaille, elle fait le pari fou de s’installer dans le Gers, près de son amie Sarah, avec laquelle elle ouvre l’agence Changer Tout qui a pour but d’offrir une nouvelle vie aux personnes qui leur en feront la demande.

Comme à chaque fois chez Lorraine Fouchet, j’ai été séduite par la multitude de personnages rencontrés, qui forment une communauté. Ils ne vivent pas les uns à côté des autres mais bien ensemble, chacun créant son lien propre avec l’autre. L’héroïne, Juliette, est touchante, et je n’ai pas pu m’empêcher de m’identifier à elle car nous avons le même âge : est-ce que j’aurais pu assumer un enfant aussi jeune, puis recueillir ma soeur à la mort de mes parents, dont je me sens reponsable, et enfin repartir du bon pied après un licenciement ? Je ne crois pas ! C’est un peu se que je reprocherais à ce roman, l’accumulation des épreuves et des quiproquos qui se résolvent d’eux-mêmes très facilement. Par exemple, un adolescent extrêmement timide et complexé n’ose pas aborder une jeune fille, il est vraiment coincé et en panique, mais il suffit qu’il joue du saxophone et l’affaire est dans le sac ! Ce n’est d’ailleurs qu’un exemple parmi d’autres.

Mais la magie de Lorraine Fouchet opère malgré tout, elle est passée maître dans l’art de m’emporter dans ses histoires, quel qu’en soit le sujet, et je l’en remercie. Ce livre a accompagné mes derniers jours de vacances, il m’a aidé à passer le difficile cap du « je-dois-rentrer-seule-dans-un-appartement-vide-après-avoir-vécu-quatre-semaines-en-famille ». Peut-être parce qu’il a insufflé chez moi aussi l’envie de « Changer tout« …

Merci à Mamounette de m’avoir prêté son exemplaire du roman.

Lorraine Fouchet, L’agence, éd. France Loisirs, DL 2004, 345 pages